"Le ministre devrait démissionner car il a vendu notre modèle d'exploitation familiale," a dit Miguel Angel Lopez, secrétaire général de la Coordonnatrice des organisations d'agriculteurs et d'éleveurs (COAG), dans des déclarations à la presse. Selon lui, le découplage partiel des aides à la production et la diminution progressive des subventions entraîneront des pertes de 550 millions d'euros par an pour le secteur agricole espagnol. S'exprimant dans des termes semblables, le chef de l'Union des petits agriculteurs (UPA), Fernando Moraleda, a assuré que cette réforme est "mauvaise" pour les agriculteurs et les éleveurs espagnols, surtout pour les petites exploitations. "Ceux qui résisteront, ce sont les pays du nord et du centre de l'Europe, mais pas les terres sèches espagnoles", a-t-il ajouté. "Les grands bénéficiaires" sont les exploitants français et allemands, a-t-il renchéri. De son côté, le secrétaire général de l'Association des jeunes agriculteurs (ASAJA), Pedro Barato, a estimé que la réforme n'allait pas corriger les déséquilibres entre les pays mais au contraire les augmenter. Jeudi matin, M. Canete avait exprimé sa satisfaction après l'accord des Quinze sur la réforme de la PAC car, selon lui, l'Espagne avait atteint "tous les objectifs qu'elle s'était fixé". Grâce à une politique d'alliance notamment avec la France, le Portugal et le Luxembourg, "nous avons obtenu des progrès substantiels et réussi à introduire des éléments correcteurs" par rapport à la première proposition "très négative" du commissaire européen à l'Agriculture, Franz Fischler, avait-il affirmé. Dans des déclarations à la radio nationale espagnole, il s'était félicité qu'il n'y ait finalement pas de découplage "total" pour les aides. Le découplage total proposé par M. Fischler consistait à supprimer le lien entre le montant des aides directes versées aux agriculteurs et le niveau de la production. M. Fischler a cependant dû accepter le principe d'un mécanisme "partiel", notamment sur les céréales. |